photodune-3499507-books-m

Loin derrière les premiers de classe

Québec, le 20 avril 2016 – Le bulletin servi par les experts en Éducation au gouvernement du Québec est implacable. En matière de réussite scolaire, au primaire et au secondaire, la province traîne de la patte en comparaison de ses voisins. Elle obtient de justesse la note de passage, en dépit des milliards investi bon en mal an dans ce ministère  le 2e en importance, avec près du quart des dépenses gouvernementales.

Égide Royer

L’écart est particulièrement frappant entre le Québec et l’Ontario, s’inquiète Égide Royer, professeur en adaptation scolaire de l’Université Laval. « Je suis très troublé par rapport au fait que si vous avez 6 ans, votre espérance d’obtenir un diplôme d’études secondaires dans les temps prévus est nettement plus élevée d’un côté de la rivière des Outaouais que de l’autre », affirme-t-il.

L’Ontario a entrepris un important virage en 2003, deux années avant que le Québec ne lance sa propre réforme. Le taux des étudiants qui obtiennent un diplôme d’études secondaires y a fait un bond de 16% en 10 ans, atteignant 84% en 2013-2014. Celui du Québec plafonne à 71% après une augmentation de seulement 4% sur la même période.

Steve Bissonnette a travaillé pendant plus de 25 ans auprès des élèves en difficulté et enseigne aujourd’hui à la TÉLUQ. Selon lui, le système Ontario se classe désormais parmi les 10 meilleurs au monde. Il estime que le gouvernement ontarien a su mieux identifier les pratiques exemplaires, avec notamment la création d’un institut national de recherche, un organisme indépendant qui a permis de réunir des spécialistes de la question.

Steve Bissonnette

Au Québec, c’est une autre histoire. Après l’échec de la réforme scolaire, il aimerait que le gouvernement se donne une nouvelle vision globale et coordonnée. « Il se déploie ici et là quelques bonnes initiatives, mais on ne sent pas qu’il y a un mouvement coordonné, on ne sent pas qu’il y a une vision claire, on ne sent pas que l’on sait où on s’en va », exprime-t-il.

« Je pense que les gens sont animés de bonnes intentions, avec par exemple la création de nouvelles enveloppes et quelques investissements en éducation. Je pense que l’intention est noble. Mais ce ne sont pas les sous uniquement qui vont changer les choses, il faut que les sous soient bien investis », fait-il remarquer. 

Explorer la suite du reportage
Les constats »