Lanceurs d’alerte et retour de bâton

Martin Delacoux

Piètre score des Etats-Unis. Cette année, ils sont 49ème au classement de la liberté de la presse de Reporters sans frontières. Pour le pays du premier amendement, qui proclame la liberté de la presse, cela fait tâche.

Comme le dit Delphine Halgand, directrice de Reporters sans frontières en Amérique du Nord, cela pose un problème d’exemplarité. Alors que les Etats-Unis promeuvent des valeurs de démocratie, comment justifier ces manquements contre la « liberté de l’information qui est notre liberté à tous de pouvoir vérifier l’existence de toutes les autres libertés » ? Que des régimes autoritaires, voire dictatoriaux, prennent pour exemple les Etats-Unis dans ce cas pose un vrai problème d’image pour la première puissance mondiale.

La protection des lanceurs d’alerte est un enjeu fondamental selon Delphine Halgand. D’autant plus que les whisteblowers les plus connus veulent seulement mettre à jour les problèmes qui gangrènent la société. Edward Snowden, par exemple, semble d’une pureté absolu dans ces intentions, comme le montre le film documentaire de Laura Poitras Citizenfour. Ceux qui veulent le discréditer ont bien du mal à trouver quelque chose à se mettre sous la dent.

La question des lanceurs d’alerte revient à se poser la question de la protection des sources des journalistes. Celle des sources revient à arbitrer entre deux choix : celui de plus de démocratie, et celui qui donnerait plus de sécurité. Pour l’instant, le gouvernement américain choisit en permanence la deuxième solution. Un paradoxe pour le pays qui se revendique être la nation des libertés.

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